Psithurisme Nostalgique

Betty Suarez for ever.

C’est amusant. Pratiquement la même place. Dans ce même bar. Un peu plus de quinze ans plus tard.

Je n’ai pas tilté quand cet ami m’a proposé d’aller au “Voulez-vous”. C’est en arrivant devant que j’ai souri et lui ai dit que c’était “le Carré”.

Son ancien nom.

J’ai des photos de la dernière fois où j’y suis allé. C’était avec Atypik. Quelque part en 2008. Je portais un T-shirt bleu turquoise. J’avais des cheveux. Et je n’aimais pas cet endroit. Je lui préférais le regretté Starbucks de la Rue des Archives.

2008 – 2024. Et face à moi, le même type de garçon. Beau, au tableau de chasse conséquent, rendant littéralement fous tous les mecs et se sentant suffisamment en confiance avec moi pour m’offrir sa vulnérabilité et une facette inconnue des autres.

En confiance, vraiment ? Ou simplement face à quelqu’un qui n’est pas une option.

Il y a des choses qui ne changent pas.

Adorables Amourables

Arrête ou ma mère va tirer !

Un samedi soir sans savoir quel film lancer. Et soudain, Netflix propose “Arrête ou ma mère va tirer !”. Un vieux film de 1992 avec Sylvester Stallone. Et je lui hurle “mets-le !”.

Et ce n’était ni pour le scénario, ni pour le film en lui-même. Mais plus pour un souvenir particulier.

CE souvenir :

Le Garçon aux Pieds Nus

Ajustements périodiques.

C’est dommage. Je l’aimais bien ce garçon. Mais je n’ai pas fait partie de sa soirée en petit comité. Je n’ai pas été convié.

J’étais à quelques mètres de là. Perdu au milieu d’un autre groupe de garçons adorables qui n’avaient pas besoin de finir leurs phrases parce qu’ils savaient tous de quoi ils parlaient. Sauf moi.

Je ne m’étais pas senti aussi étranger depuis des années.

Je suis finalement rentré. Beaucoup moins tard que prévu en analysant froidement, comme un robot et comme d’habitude, les ajustements que je devais faire.

Psithurisme Nostalgique

Le Coeur assez gros pour aimer deux garçons à la fois.

En allant jusqu’au métro ce matin. Je me suis souvenu d’une histoire qui m’est arrivée il y a fort longtemps. Dans une autre vie.

J’étais ami avec un garçon. Et amoureux d’un autre. Je les aimais très fort tous les deux. Et même si j’avais du mal à définir mes sentiments, je savais que j’aimais l’amoureux encore plus.

Un soir, il avait reçu un message de l’autre garçon.

Un message qui lui disait de ne pas avoir peur, que malgré les sentiments que j’avais pour lui, il ne se passerait jamais rien entre nous. Que c’était très clair et qu’il s’y engageait. Jamais je ne ferai quelque chose qui pourrait nuire à votre relation.

Nous étions tranquillement assis chez lui, quand l’amoureux m’en parla. J’ai reçu un message de ton ami qui me dit de ne pas m’inquiéter si tu l’aimes car pour lui il n’y a pas d’ambiguïté.

Avant de continuer, devant ma mine effondrée.

Tu sais, il y a des gens qui peuvent aimer plusieurs personnes. Comme Toi. Tu as un coeur assez gros pour aimer plusieurs garçons à la fois.

J’étais là, sur son fauteuil. À le regarder. Je me souviens de ce que je ressentais alors. J’aurais pu être nu au centre du Stade de France que je ne me serais pas senti aussi exposé. Trahi.

Ils avaient tous deux décidé de mettre des mots sur mes sentiments. Décidé à ma place de ce que cela signifiait. Et convenu d’un pacte.

Le Coeur assez gros pour aimer deux garçons à la fois.

Ce soir-là. Je l’avais trouvé froid. Distant. Et cette distance allait se creuser petit à petit. Jusqu’à ce que quelques mois plus tard. Deux mois pratiquement. Assis au même endroit, il m’annonçait avec autant de détachement que c’était fini. Et me soufflait d’appeler l’autre pour me réconforter parce que c’était mon ami.

Je les ai perdus simultanément. Et je me suis fait la promesse de faire en sorte que jamais plus personne ne me dise que j’avais le coeur assez gros pour aimer plusieurs garçons à la fois.

Je ne sais pas pourquoi j’ai pensé à cela ce matin.
Parfois les souvenirs des autres vies remontent et que je le veuille ou non, il faut passer un moment avec.