Psithurisme Nostalgique

Psithurisme Nostalgique

Sur le Quai.

En faisant le ménage sur mon twitter abandonné, je suis tombé sur ce tweet.

Je m’en souviens. Et je peux même retourner sur ce quai. À cet instant précis. En 2009. Le 3 mai 2009.

Je rentrais de l’aéroport. J’étais parti quelques jours à Barcelone pour souffler après une rupture. J’avais beaucoup pleuré dans l’avion.

Et il était là. Sur le quai d’en face. Par le plus grand des hasards. Je n’avais répondu à aucun de ses messages. Il m’avait fait mal lui aussi et je lui en voulais tout autant qu’à celui qui m’avait brisé le cœur. Voire même plus encore.

J’avais beaucoup pensé à lui. Et quand je l’ai vu. Sur ce quai de la 13. À une heure de pointe. J’ai baissé le regard et j’ai pleuré. Quand j’ai relevé la tête, il avait disparu dans la foule.

Et j’ai pensé qu’il m’avait abandonné une nouvelle fois.

Mais il est arrivé devant moi, sur mon quai. Et je lui ai dit ce que je ressentais alors. “Quelque chose s’est brisé entre nous”. Comme s’il avait été placé là juste pour que je puisse lui dire tout ce que j’avais sur et dans le cœur.

Après un moment, chacun de nous a pris son métro.

Malgré nos efforts, nous n’avons jamais réussi à recoller les morceaux.
J’aimais beaucoup ce garçon.

Psithurisme Nostalgique

Betty Suarez for ever.

C’est amusant. Pratiquement la même place. Dans ce même bar. Un peu plus de quinze ans plus tard.

Je n’ai pas tilté quand cet ami m’a proposé d’aller au “Voulez-vous”. C’est en arrivant devant que j’ai souri et lui ai dit que c’était “le Carré”.

Son ancien nom.

J’ai des photos de la dernière fois où j’y suis allé. C’était avec Atypik. Quelque part en 2008. Je portais un T-shirt bleu turquoise. J’avais des cheveux. Et je n’aimais pas cet endroit. Je lui préférais le regretté Starbucks de la Rue des Archives.

2008 – 2024. Et face à moi, le même type de garçon. Beau, au tableau de chasse conséquent, rendant littéralement fous tous les mecs et se sentant suffisamment en confiance avec moi pour m’offrir sa vulnérabilité et une facette inconnue des autres.

En confiance, vraiment ? Ou simplement face à quelqu’un qui n’est pas une option.

Il y a des choses qui ne changent pas.

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Le Coeur assez gros pour aimer deux garçons à la fois.

En allant jusqu’au métro ce matin. Je me suis souvenu d’une histoire qui m’est arrivée il y a fort longtemps. Dans une autre vie.

J’étais ami avec un garçon. Et amoureux d’un autre. Je les aimais très fort tous les deux. Et même si j’avais du mal à définir mes sentiments, je savais que j’aimais l’amoureux encore plus.

Un soir, il avait reçu un message de l’autre garçon.

Un message qui lui disait de ne pas avoir peur, que malgré les sentiments que j’avais pour lui, il ne se passerait jamais rien entre nous. Que c’était très clair et qu’il s’y engageait. Jamais je ne ferai quelque chose qui pourrait nuire à votre relation.

Nous étions tranquillement assis chez lui, quand l’amoureux m’en parla. J’ai reçu un message de ton ami qui me dit de ne pas m’inquiéter si tu l’aimes car pour lui il n’y a pas d’ambiguïté.

Avant de continuer, devant ma mine effondrée.

Tu sais, il y a des gens qui peuvent aimer plusieurs personnes. Comme Toi. Tu as un coeur assez gros pour aimer plusieurs garçons à la fois.

J’étais là, sur son fauteuil. À le regarder. Je me souviens de ce que je ressentais alors. J’aurais pu être nu au centre du Stade de France que je ne me serais pas senti aussi exposé. Trahi.

Ils avaient tous deux décidé de mettre des mots sur mes sentiments. Décidé à ma place de ce que cela signifiait. Et convenu d’un pacte.

Le Coeur assez gros pour aimer deux garçons à la fois.

Ce soir-là. Je l’avais trouvé froid. Distant. Et cette distance allait se creuser petit à petit. Jusqu’à ce que quelques mois plus tard. Deux mois pratiquement. Assis au même endroit, il m’annonçait avec autant de détachement que c’était fini. Et me soufflait d’appeler l’autre pour me réconforter parce que c’était mon ami.

Je les ai perdus simultanément. Et je me suis fait la promesse de faire en sorte que jamais plus personne ne me dise que j’avais le coeur assez gros pour aimer plusieurs garçons à la fois.

Je ne sais pas pourquoi j’ai pensé à cela ce matin.
Parfois les souvenirs des autres vies remontent et que je le veuille ou non, il faut passer un moment avec.