Author: Oslo Ohara

Cosmo-Musicologie, Psithurisme Nostalgique

Counting down the days

Vingt ans. Pour cet album de Natalie Imbruglia.

J’étais allé l’acheter à sa sortie au Virgin Megastore des Champs-Elysées. Et je l’ai écouté tout l’été.

Pour moi, 2005, c’est un été sans fin. Je crois d’ailleurs que tous mes souvenirs de cette année se résument à cette saison.

Je me revois alors. Avec ce jeans évasé GAP, ce pull jacquard à losange bleus et verts H&M et ces Adidas boxer blanches aux pieds.

J’étais toujours accompagné de Cayetano malgré notre rupture plus tôt dans l’année. Nous nous prenions constamment en photo et nous les postions quasi-quotidiennement sur DeviantART. Je bloguais chaque jour. Je me souviens des épisodes de The L Word qui passaient à la télé à ce moment-là. Mais aussi de la téléréalité Top Model 2005. Du magazine Glamour que j’achetais tous les mois. Je rêvais d’y être journaliste.

Je n’ai jamais été aussi beau qu’à cette époque. Et, je me dis souvent que je n’en ai jamais réellement profité. Je mangeais pour quatre et je perdais du poids. Je buvais une bouteille de coca par jour. Mes cheveux étaient souples et encore en vie. Et les clientes du magasin dans lequel j’étais vendeur en temps partiel me complimentaient chaque jour – avec une pointe de jalousie – sur ma silhouette.

En août, je déménageai dans mon appartement. Le même qu’aujourd’hui. Et je dois dire en y pensant qu’il est actuellement dans le même état que moi.

Oui. Je peux le dire. J’ai beaucoup aimé cet été-là.

Counting down the days. Cet album. Il me renvoie à ces moments. Il est plein de merveilles. Natalie Imbruglia est une artiste terriblement sous-cotée. Et j’ai toujours trouvé cela injuste.

La Librairie Infinie

L’Exception – Auður Ava Ólafsdóttir

Oui je pense qu’il y a quelque chose chez cette autrice qui trouve un écho en moi. Après l’histoire de la fille qui quitte la ville pour planter des arbres à la campagne, j’ai craqué pour celle de Maria que le mari quitte brutalement pour un homme le soir du nouvel an.

Des petits détails ça et là, comme la répétition des prénoms, mon envie d’éclater son mari dont elle découvre progressivement la vie ou encore la façon dont elle maintient la sienne, la banalité du quotidien après une séparation…

Encore une fois – ♡

Je vous ai dit que j’avais eu envie d’éclater la gueule de son mari pendant tout le livre ? Ah oui je vous l’ai dit !

Amours Galactica

… et pourtant te voilà devant moi dans la rue.

Il t’envoie un message mi-au revoir mi-adieu. Et tu réponds machinalement comme le robot que tu es devenu.

Cela te rappelle un autre avant lui. Plusieurs autres, même. Qui ne sont pas revenus. Et qui t’ont permis d’apprendre la vie depuis. Et de connaître ta place.

Tu n’es pas irremplaçable. Et tu n’es pas inoubliable.

Mais voilà. Tu rentres tranquillement du travail quelques jours plus tard. Et au détour d’une rue. Il apparaît devant toi. Là, sur le trottoir. Face à toi.

Tu souris. Parce que tu reconnais que la Déesse des Hasards et des Coïncidences a parfois une drôle de façon de te faire comprendre qu’elle décide de tout..

Passée votre étreinte amicale habituelle. Vous vous regardez. Il est heureux de te voir. Sincèrement. Et toi aussi.

Vous restez un moment ensemble avant de reprendre chacun votre chemin.

Ton toi-2009, qui doit être sur ton épaule gauche ou droite, te dit d’attendre demain pour lui envoyer un message. J’étais ravi de te voir.

Mais tu n’en feras rien.
Tu as préféré écouter ton Toi-42ans.

Amours Galactica

Ce n’est pas encore le moment…

“J’aimerais bien te revoir, mais je veux être honnête : ce n’est pas encore le moment. J’espère que tu comprends mon ami.”

Il y a ce petit quelque chose dans l’air, quand quelqu’un vous coupe de sa vie, qui vous ramène toujours à la dernière fois où quelqu’un s’est en allé. Avec toujours cette appréhension, que lui non plus ne revienne jamais.

Parce qu’un autre avant lui m’avait aussi demandé de lui laisser du temps. Dans un Starbucks. Le 9 juillet 2010. Il y a pratiquement quinze ans de cela.

Et je ne l’ai jamais revu.

C’était le genre de drama qui me rendait dingue en 2010 et me donnait l’envie de m’accrocher davantage. J’avais l’impression par ces envolées tragiques que je vivais quelque chose de grand. Que j’étais quelqu’un d’important. Qu’ils reviendraient. Parce que je me pensais irremplaçable. Inoubliable.

Mais je me racontais des histoires. Et je le sais maintenant.

Lorsque j’ai lu ce message aujourd’hui. Je crois que j’ai répondu une banalité, en soupirant et en n’attendant absolument rien de la suite.

C’était pourtant un ami que j’appréciais beaucoup.

Mais je ne suis plus la même personne qu’en 2010. Je suis un vieux monsieur.

Et les vieux messieurs savent que quand quelqu’un s’en va, c’est que, amis ou pas, rien ne les retient.

Le Garçon aux Pieds Nus

Vivre entouré de plantes.

Chaque dimanche. Lorsque l’on déjeune. Assis à cette table. Entourés des plantes. Je les regarde comme s’il s’agissait de mes enfants.

Toutes regroupées devant les deux fenêtres les plus lumineuses de l’appart. Comme une jungle.

Je ne sais pas si l’on peut dire que j’ai la main verte. En réalité, je les laisse vivre. Je les laisse tranquille. Et je n’ai pas l’impression de faire grand chose.

Benjamin, le petit ficus benjamina acheté chez Ikea n’avait pas duré bien longtemps à l’époque. Je pensais alors que jamais je ne réussirai à m’entourer de plantes.

C’était il y a vingt ans.

Depuis, elles sont une vingtaine. Chacune avec son histoire. Certaines sont de véritables monstroplantes. L’une d’elles fait plus de deux mètres et heurtera bientôt le plafond.

Je crois que si je le pouvais, je meublerai une pièce juste avec des plantes. Et rien d’autre.

Mon rêve. C’est de vivre dans une maison, entouré de plantes.

Adorables Amourables

Cassandra

J’ai regardé Cassandra pour le scénario.

Le scénario :

– – –

Blague à part. C’était une très bonne série. Et il faut vraiment que je consulte au sujet du fait que j’ai toujours mille fois plus d’empathie pour les robots que pour les humains dans les fictions.

Le Garçon aux Pieds Nus

L’étoile filante.

Ce n’est pas la première fois que je lui dis qu’il s’agit d’un groupe d’amis que je n’ai pas vu depuis longtemps. Et ce matin, je m’en suis rendu du compte.

C’est en voulant lui expliquer le contexte que j’ai compris qu’il s’agissait de mon mode de fonctionnement.

Je disparais.

Plus ou moins discrètement.
Plus ou moins brutalement.
Plus ou moins longtemps.

Et quand nous nous retrouvons. Parce que nous nous retrouvons presque tout le temps. Je découvre ce que je représentais pour eux. Ma valeur.

Et je me demande alors. Pourquoi ne m’avaient-ils rien dit ?

J’ai toujours eu mille excuses. Ceux-là n’avaient pas été là pour moi quand j’avais eu besoin d’eux. Ces autres m’avaient fait me sentir seul, même entouré. Pour ce groupe, je n’arrivais plus à faire fusionner nos timelines. Et eux, m’avaient donné l’impression d’être la pièce rapportée… de ma pièce rapportée.

Tout tournait toujours autour de moi. De mon ressenti. De ma compréhension de la situation. Ce n’était évidemment pas juste pour les autres. Mais c’était toujours ma seule solution.

Je romps. Je disparais. Je change même de nom. Et je pars à la recherche d’autres personnes avec qui tout recommencer.

Est-ce que Bradshaw avait raison ? Le jour où il m’a écrit que mes attentes étaient irréalistes et que ma conception de l’amitié était erronée.

Disparaître. Mon premier réflexe.

J’ai ressenti tout cela à nouveau récemment. L’envie de couper les ponts. Une année. Et de revenir. Différent. Parce que la situation à laquelle je faisais face impliquait que je revienne plus fort.

Mais je ne disparais jamais une année seulement. Je le sais. Et je sais aussi que le destin nous replace toujours sur le même chemin.

Mais nous sommes alors toujours dix ans plus tard. Et nos vies ont avancé. Et je ne peux pas tout réparer.

Souvent, je suis accueilli à bras ouvert. Et parfois, je ne suis plus le bienvenu.

Tu m’as brisé le coeur, m’avait-il dit, à mon retour quatre ans plus tard.

Lorsque j’étais Czech-Boy, j’avais écrit un billet dans lequel je me comparais à une étoile filante lancée à vive allure. Incapable de se poser. Toujours en mouvement. Et dix-sept ans plus tard, je me rends compte que je n’ai pas changé.

C’est et cela a toujours été mon seul moyen de me préserver.