Month: March 2025

La Librairie Infinie

L’Exception – Auður Ava Ólafsdóttir

Oui je pense qu’il y a quelque chose chez cette autrice qui trouve un écho en moi. Après l’histoire de la fille qui quitte la ville pour planter des arbres à la campagne, j’ai craqué pour celle de Maria que le mari quitte brutalement pour un homme le soir du nouvel an.

Des petits détails ça et là, comme la répétition des prénoms, mon envie d’éclater son mari dont elle découvre progressivement la vie ou encore la façon dont elle maintient la sienne, la banalité du quotidien après une séparation…

Encore une fois – ♡

Je vous ai dit que j’avais eu envie d’éclater la gueule de son mari pendant tout le livre ? Ah oui je vous l’ai dit !

Amours Galactica

… et pourtant te voilà devant moi dans la rue.

Il t’envoie un message mi-au revoir mi-adieu. Et tu réponds machinalement comme le robot que tu es devenu.

Cela te rappelle un autre avant lui. Plusieurs autres, même. Qui ne sont pas revenus. Et qui t’ont permis d’apprendre la vie depuis. Et de connaître ta place.

Tu n’es pas irremplaçable. Et tu n’es pas inoubliable.

Mais voilà. Tu rentres tranquillement du travail quelques jours plus tard. Et au détour d’une rue. Il apparaît devant toi. Là, sur le trottoir. Face à toi.

Tu souris. Parce que tu reconnais que la Déesse des Hasards et des Coïncidences a parfois une drôle de façon de te faire comprendre qu’elle décide de tout..

Passée votre étreinte amicale habituelle. Vous vous regardez. Il est heureux de te voir. Sincèrement. Et toi aussi.

Vous restez un moment ensemble avant de reprendre chacun votre chemin.

Ton toi-2009, qui doit être sur ton épaule gauche ou droite, te dit d’attendre demain pour lui envoyer un message. J’étais ravi de te voir.

Mais tu n’en feras rien.
Tu as préféré écouter ton Toi-42ans.

Amours Galactica

Ce n’est pas encore le moment…

“J’aimerais bien te revoir, mais je veux être honnête : ce n’est pas encore le moment. J’espère que tu comprends mon ami.”

Il y a ce petit quelque chose dans l’air, quand quelqu’un vous coupe de sa vie, qui vous ramène toujours à la dernière fois où quelqu’un s’est en allé. Avec toujours cette appréhension, que lui non plus ne revienne jamais.

Parce qu’un autre avant lui m’avait aussi demandé de lui laisser du temps. Dans un Starbucks. Le 9 juillet 2010. Il y a pratiquement quinze ans de cela.

Et je ne l’ai jamais revu.

C’était le genre de drama qui me rendait dingue en 2010 et me donnait l’envie de m’accrocher davantage. J’avais l’impression par ces envolées tragiques que je vivais quelque chose de grand. Que j’étais quelqu’un d’important. Qu’ils reviendraient. Parce que je me pensais irremplaçable. Inoubliable.

Mais je me racontais des histoires. Et je le sais maintenant.

Lorsque j’ai lu ce message aujourd’hui. Je crois que j’ai répondu une banalité, en soupirant et en n’attendant absolument rien de la suite.

C’était pourtant un ami que j’appréciais beaucoup.

Mais je ne suis plus la même personne qu’en 2010. Je suis un vieux monsieur.

Et les vieux messieurs savent que quand quelqu’un s’en va, c’est que, amis ou pas, rien ne les retient.